• L'ouverture d'esprit et moi.

    Je n'aime pas les gens qui n'ont pas l'esprit ouvert. Après, bien sûr, personne ne dira "ouais, moi, je suis fermé d'esprit", mais le truc c'est qu'il y a deux ouvertures d'esprit. La vraie et celle dont tout le monde se réclame fièrement, mais qui existe chez tout le monde en fait.

    L'ouverture d'esprit telle que tout le monde l'entend, c'est être capable d'écouter quelqu'un dire quelque chose, exprimer un point de vue qui nous déplaît, qui nous contredit, sans lui dire "ta gueule". Mais ça — le respect d'autrui, la liberté d'expression —, c'est la base d'une société un minimum en bonne santé. Tout le monde a cette ouverture d'esprit, sinon tu ne serais même pas dans la même pièce que moi.

    La vraie ouverture d'esprit, celle dont moi je parle, c'est celle où tu n'as pas de préjugés. Ne pas avoir de préjugés, c'est ne pas avoir de limites à ta zone de confort et c'est pour ça que quelqu'un qui n'a aucun préjugé n'existe pas.

    Je vais te donner un exemple : un chrétien parle avec un athée. L'athée lui dit "moi, voilà, j'ai des choses à te dire, ta religion c'est de la merde", le chrétien accepte de l'écouter parce que genre il est ouvert au débat tout ça, et l'athée casse sa religion devant lui. Le chrétien va vouloir casser ses arguments, en prétendant qu'il a été tolérant et ouvert d'esprit et qu'il a accepté de l'écouter ; mais à aucun moment, ce chrétien — ni même cet athée — n'ont été ouverts au débat et encore moins ouverts d'esprit.

    Être ouvert d'esprit, c'est être capable de remettre entièrement en cause ce en quoi on croit, même si on y croit depuis toujours, c'est être capable de remettre en cause les piliers de notre vie et de notre existence. Et ça, pas tout le monde est capable de le faire. Parce que si on commence à déconstruire les fondements sur lesquels on a bâti notre vie — une relation dans laquelle on est depuis 10 ans, nos études dans lesquelles on est depuis cinq ans ou même notre voie professionnelle, nos croyances personnelles, etc. —, c'est prendre le risque de tout "perdre" et quand on perd tout, on se retrouve sans rien, plongé dans une zone d'inconfort.

    L'être humain est un être vivant et tout être vivant est mû par une volonté de vivre. L'instinct de survie chez l'homme ne se résume pas à une sensation de faim ou de soif, ou une envie de dormir, mais c'est aussi un instinct de survie psychologique qui nous pousse à rechercher des situations de confort et de sécurité. C'est dans la nature de l'être humain d'avoir des préjugés.

    Bien sûr, encore une fois, personne ne dira qu'il a des préjugés et tout, mais généralement, ceux qui disent qu'ils n'en ont pas sont les premiers à en avoir. On a tous des préjugés, des idées préconçues, des idées arrêtées, sinon on est pas en bonne santé mentale. Le truc, c'est que reconnaître les préjugés qu'on a et sur quoi on les a, c'est le premier pas vers la guérison.

    Est-ce que chercher à repousser les limites de notre ouverture est contre-nature ?

    Jamais je ne pourrais dire que je suis entièrement ouverte d'esprit, mais j'ai le droit de chercher à l'être au maximum.

     


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